(auto.ok) caitlin c.

Mes lèvres s’entrouvrent mais je ne trouve rien à dire. Il a toujours été si dur. Je ne pense pas le mériter, même si je suis consciente que je dépasse les bornes, je ne suis pas une personne si nocive que cela. Parfois je me demande pour quelles raisons ses mots sont si durs lorsqu’il s’adresse à moi. Je ne l’ai jamais compris mais cela ne m’empêche pas de rester avec lui. Rester avec lui ; quand je pense à ces mots je me mets à sourire. Je me suis toujours trouvée conne quand je suis amoureuse. Pire que la gamine entichée de son chanteur favori, qui ne peut s’empêcher de toucher son poster taille réelle du bout des doigts, gamine incapable de garder ses yeux ouverts lorsqu’elle le voit sur son écran, incapable de supporter tant de perfection.
Le voir, et puis rester là à ne savoir que dire. Frôler son bras lorsque l’on marche dans la rue. Rêver à ce que cela me ferait, ce que je ressentirai s’il me prenait la main. Je me suis toujours demandé pourquoi il est si peu affectif. Peut être est-il incapable de montrer ses sentiments. Pourtant, je ne doute pas de la perversité de ses mains lorsqu’il s’adonne à des plaisirs charnels. Avec les autres. Toujours les autres. Je sursaute lorsque je l’entends quitter son lit. Mes yeux le suivent et ne peuvent s’empêcher de le regarder de haut en bas. Que cherche-t-il ? Mon regard reste fixé sur sa jambe, même si je fais tout pour regarder ailleurs.
J’ai beau faire mon indifférente, ou alors faire celle qui ne l’aime pas ; je suis comme les autres. Je suis en perpétuelle recherche de l’autre pour combler le manque d’affection dont je me dis victime. Je veux briller, je veux être la seule ; pour lui, pour tout le monde. Mais ça ne marche pas, pas avec lui.
Je suis la petite fille qui tape du poing quand elle n’a pas ce qu’elle veut, je suis la peste superficielle, salope, conasse, avide de cette forme d’affection mêlée au sexe qu’on appelle amour. Je veux tout, tout de suite. Je ferme les yeux tandis que sa fragrance me chatouille les narines. Le fait-il exprès ?
Arrête. Arrête de jouer avec moi comme ça. Réagis. Je suis là. Touche-moi. Baise-moi. Frappe-moi. Aime-moi.